Petit texte sans nom

C'est un petit texte que j'ai écrit il y a un an (ou deux, je ne sais plus). A l'origine, c'était le prologue d'un roman que je n'ai plus envie d'écrire (qui parlait de la IIIe Guerre Mondiale...). Alors je le laisse comme ça!



Le ciel s’assombrissait de minute en minute et je commençai à perdre espoir. Je marchais depuis des heures parmi les cadavres qui jonchaient le sol. Des relents de chair en décomposition me prenaient à la gorge et je réprimais une forte envie de vomir. A chaque pas, une nouvelle vision d’horreur me sautait aux yeux : ici, un nourrisson dans les bras de sa mère, là, un voisin à qui il manquait un bras… Et ça n’en finissait pas. Je plissais les paupières, espérant et redoutant à la fois de la voir. Soudain, je l’aperçus. Des lambeaux de vêtements cachaient tant bien que mal son corps nu. De la poussière recouvrait son visage. Ses yeux fixaient un point invisible et ses lèvres étaient figées dans une expression d’horreur. Je pris sa main, froide et inerte pour l’éternité. Elle n’avait eu aucune chance de s’en sortir, comme tous ceux autour de nous. Je lui caressai la joue, puis je compris. Je ne la verrai plus jamais sourire, parler ou bouger. Plus jamais. Elle était morte. Je tombai à genoux et hurlai ma rage au ciel, les mains tournées dans sa direction, comme une supplication. Un cri inhumain sortit de mes entrailles, un cri d’intense douleur. Des corbeaux, effrayés, s’envolèrent. Je criais, encore. Des larmes perlaient sur mon visage mais je n’y prêtai aucune attention. Je baissai mon regard sur elle et je me roulai en boule contre son corps. Je ne voulais plus rien ressentir. Je n’aspirais qu’à mourir pour ne plus souffrir.

« Maman », murmurai-je, la voix étranglée.
« Maman! » appelai-je plus fort.

Puis, je perdis connaissance.