Pour toi Swallow, mon inspiration première. (De toute façon, Callisto c'est ton favori, non?
)
Callisto
Quand Callisto passait,
On se retournait,
Du coin de l’œil l’observait,
Son souffle le vent retenait,
Les corolles des fleurs se fermaient,
Les oiseaux même, piaillant, soudain, se taisaient,
La nature toute entière ses beaux atours enterrait,
Quand Callisto passait.
Quand Callisto chantait,
Le son cristallin des sources s’étouffait,
Les rumeurs un écho lointain devenaient,
Les cafards aux coins des cafés s’empressaient
Entraînés, de rattraper ce bruit mélodieux,
Telle l’oreille distraite de quelque bienheureux,
Quand Callisto chantait.
Quand Callisto dansait,
L’herbe sous son pas délicat, s’inclinait,
De beaux visages joufflus s’éclairaient,
Des jupons folâtres, sur la place, s’envolaient,
Espérant atteindre le ciel, palais des merveilles,
Des petits corps boursouflés, dans la pénombre vermeille,
Quand Callisto dansait.
Quand Callisto aimait,
On s’en désolait,
Espérait encore, désespéré,
Laissait s’épancher
sur ses joues abîmées
Un liquide douceâtre,
couleur de rosée,
Amer, murmure étouffé,
Quand Callisto aimait.
Quand Callisto partit,
Au loin le vent mécontent
Rejeta sur la rive des cœurs alanguis
Une clameur, quelques cris,
Une souffrance enfouie et insoupçonnée
S’éleva à lui, crinière enflammée,
Seul point rougeâtre dans ce vide bleuté,
Où Callisto demeure désormais pour l’éternité…